MUNICIPALES 2020 : LES CANDIDATS PERDENT LEURS ÉTIQUETTES

Les maires n'hésitent pas à gommer, au moins le temps de l'élection, leurs appartenances partisanes. Et le ministre de l'Intérieur a annoncé la probable suppression du nuançage politique pour les petites communes.


Y aura-t-il encore des logos politiques sur les affiches en mars prochain ? Les partis politiques n'ont plus la cote. Et les maires, s'ils veulent rassembler largement, l'ont bien compris.
 

Les logos partisans ne font plus recette

Il semble loin le temps de l'étalage des logos. Même dans les villes, cette stratégie semble démonétisée, surtout depuis l'effondrement des partis « de gouvernement » aux derniers scrutins. Les candidats ne souhaitent plus être réduits à leur appartenance politique de peur que celle-ci joue contre eux. Dès lors, les listes « d'intérêt local », « citoyenne » ou « société civile » ne sont plus l'apanage des seules petites communes. François-Jean Leroy, candidat à Vert-le-Petit (Essonne, 2 779 habitants), s'il ne nie pas son engagement politique, fera une campagne en dehors des partis : « Nous sommes de gauche, en faveur de la transition écologique et solidaire. Mais il n'y a pas de parti derrière nous. Nous nous sommes affranchis des contraintes idéologiques pour nous ancrer dans la réalité. Nous n'avons aucun compte à rendre à nos organisations politiques. »
 

Les maires sortants jouent l'ouverture

Stratégiquement, ce sont surtout les maires sortants qui ont intérêt à jouer la carte du rassemblement, en se plaçant au-dessus de la mêlée. Certains, en gage d'ouverture, n'hésitent d'ailleurs pas à aller piocher des candidats dans le camp d'en face. Ainsi, l'association « Corrèze demain » a annoncé l'élaboration de « listes plurielles » sur lesquelles pourront figurer des républicains, des socialistes, voire des marcheurs. Par exemple, à Brive-la-Gaillarde (Corrèze, 47 004 habitants), où le maire, Frédéric Soulier, conduirait une liste très ouverte. Ce dépassement des clivages, au nom de l'intérêt supérieur de la commune, s'est renforcé depuis la mise en oeuvre de la cogestion à l'échelle intercommunale. Le maire ne porte plus ses convictions en étendard, mais se veut à la fois dans la proximité avec ses administrés et dans le compromis avec ses homologues. Le désengagement financier de l'État a sans doute accéléré cette dépolitisation, les enjeux locaux étant réduits à la propreté de la commune, la réfection de ses voiries ou le bon fonctionnement de son école.
 

Être clair avec les électeurs

Est-ce à dire que toute trame politique disparaitra complètement des élections municipales dans les moyennes et grandes villes ? Il est à parier que non, d'autant que certains partis jouent leur survie et ont en ligne de mire le renouvellement sénatorial qui dépendra des options partisanes des futurs maires. Certains maires préfèrent...

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Janvier 2020
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