LES TENUES DE BAIGNADE PEUVENT-ELLES ÊTRE RÉGLEMENTÉES DANS LES PISCINES ?

Dans certaines villes, des femmes musulmanes réclament le droit de se baigner à la piscine en maillot couvrant. Pour l'instant, les règlements relèvent du pouvoir de police de chaque maire.


Au bord de la piscine de la Cour-des-Lions, dans le XIe arrondissement de Paris, quatre policiers se penchent vers le bassin. « Sortez », demande l'un d'eux à un groupe de femmes. Certaines portent un maillot à une ou deux pièces, quand d'autres nagent en combinaison. Certaines montrent leur ventre, d'autres uniquement leur visage. Or, selon le règlement, « les étoffes et autres matières couvrant la totalité du corps du baigneur sont interdites ». Personne ne l'ignore. Au contraire, la quinzaine de personnes rassemblées ce dimanche 1er septembre entend contester cette mesure « digne de régimes d'apartheid ». Car elle empêche les femmes musulmanes portant le voile de se mettre à l'eau.
 

Des opérations burkini

« On se baignera, on se baignera, même si les racistes ne veulent pas ! », scandent-elles. Quelques nageurs viennent les soutenir. Un autre, par provocation, retire son maillot. Une trentaine de minutes plus tard, la direction décide d'expulser tout le monde et ferme les portes. Dehors, les militants reprennent leur chant et distribuent un communiqué réclamant « le changement des règlements intérieurs des piscines et l'accessibilité aux loisirs pour tous·tes ». Le lendemain, la presse en relaie des extraits. C'est une nouvelle opération burkini.

Le modèle scandinave
Depuis 2009, la Ville d'Oslo autorise le burkini. « Certains expriment le besoin de se couvrir, déclarait le responsable des sports de la capitale norvégienne. Nous estimons qu'il est important que la majorité des gens qui vivent dans cette ville puissent se baigner et utiliser les piscines. » Il faisait d'ailleurs remarquer que les nageurs professionnels utilisent des maillots intégraux.

Ce mot-valise, construit à partir de « burqa » et de « bikini », désigne le maillot de bain couvrant des musulmanes. En 2016, il s'est propagé dans le débat public à la vitesse d'un nageur olympique. À l'exemple de Cannes (Alpes-Maritimes, 74 152 habitants) et de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes, 14 672 habitants), une vingtaine de maires a voulu l'interdire à la plage. Mais, aucun « trouble à l'ordre public » relatif à « la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes » n'a été constaté par le Conseil d'État le 26 août 2016 (n° 402742). Quatre jours plus tard, le haut-commissaire aux droits de l'Homme des Nations unies a même considéré que les mesures contre le burkini sur le littoral français « affectent de manière...

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Octobre 2019
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